La vessie est aisément identifiable dans toutes les situations. Son analyse en pratique quotidienne permet l'évaluation du volume vésical (dans le cadre d'une rétention urinaire aigue ou de la mesure du résidu post-mictionnel), la recherche de signes de vessie de lutte et l'appréciation d'une éventuelle infection voire le repérage de résidus hémorragiques.
L'examen se fait en sus-pubien (hypogastrique) en visualisant la vessie sur l'axe transverse (1ère image) avec mesures de la largeur et de la hauteur (seconde image, les lignes doivent se croiser perpendiculairement) puis en sagittal (3ème image) afin de mesurer le plus grand diamètre antéro-postérieur (soit sur l'écran de haut en bas) possible (4ème image).
L'estimation du volume vésical se calcule par la multiplication des 3 valeurs divisée par deux.
Dans l'exemple présenté ici on obtient Volume vésical = (9.14 * 9.57 * 12.5) / 2 = 546 cm3 (= 546 mL)
A l'état physiologique le besoin d'uriner est présent à 300 mL et devient impérieux à 500 mL.
On retiendra donc comme pathologique, ou tout du moins nécessitant un avis médical, un volume supérieur à 500 mL.
Le repérage se fait en coupe transverse comme sur la toute première image.
Le ballonnet est visible sous la forme d'un cercle avec en sein la sonde elle-même, représentée par des traits parallèles (première image). Une sonde urinaire perméable et correctement placée vide quasi-complètement la vessie,
rendant cette dernière pratiquement invisible.
A l'inverse, comme sur la seconde image, la visualisation d'une vessie non vide chez un patient sondé laisse supposer un mauvais placement (dans la prostate par exemple) ou une obstruction.
On note plusieurs éléments dans cette seconde série d'images au cours de laquelle nous avions enregistré l'injection de NaCl à travers la sonde:
- Le ballonnet n'est pas visible mais on visualise correctement l'injection de NaCl: on en déduit que la sonde est correctement placée mais que la ballonnet est gonflé dans l'uretère
- La vessie n'est pas vide alors que le patient est sondé: on en déduit que la sonde est bouchée
- L'injection de NaCl met en mouvement des particules intra-vésicaux (aspect typique de flocons de neige) fortement évocatrices en premier lieu d'une infection ou possible mais moins probable, de caillots
Bilan pour la seconde image: indication à changer la sonde bouchée et mal placée par une 3 voies pour des rinçages.
En cas d'obstacle à l'écoulement de l'urine (hyperplasie de la prostate en cause principale), la vessie "se muscle" pour lutter contre la résistance à l'écoulement.
Comme mesuré sur la seconde image le détrusor s'hypertrophie inhomogènement: c'est le premier stade de la vessie de lutte.
Le stade suivant la vessie ne peut plus lutter contre l'obstacle, entre les faisceaux musculaires au niveau des cellules les plus faibles, la muqueuse vésicale subira une hernie faisant saillie hors de la vessie et devenant un diverticule.
Cela l'aspect de polypes visibles sur les deux images suivantes.
Le dernier stade est celui de la distension avec une dilatation de la vessie et son incapacité à se vider. Cet état est objectivé par un résidu post-mictionnel (volume de la vessie après que le patient ait uriné) augmenté.
A noter sur les deux images précédentes la présence de dépôts là-encore "flocons de neige" caractéristiques d'une infection. Au vu des images on peut supposer que la mauvaise vidange de cette vessie de lutte aura facilité l'infection urinaire.
L'échographie n'est pas l'examen radiologique de référence pour la détection des néoplasies vésicales, le CT ayant une plus grande sensiblité. Il est néanmoins possible de découvrir fortuitement une masse suspecte, les tumeurs aparaissant des structures échogènes faisant saillie dans l'urine (première image). La tumeur peut obstruer un orifice urétéral entrainant la dilatation de l'uretère. Sur la seconde image on voit une masse (M) entrainant une dilatation de l'uretère droit (flèches).
Validation
La procédure de mesure du volume vésical a été testée et validée par Mme Le Peillet Ana Rita, infirmière clinicienne de médecine interne, et les Drs Tremblay et Le Peillet du service de médecine interne.
Références, source des images et liens utiles
1.Radiology Key
Dernière modification le 14/03/2021.